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Le prix Sakharov décerné à deux journalistes emprisonnés du Bélarus et de Géorgie

| AFP | 392 | Aucun vote sur cette news
l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa tient une photo d'Andrzej Poczobut, journaliste emprisonné au Bélarus, qui vient de recevoir le prix Sakharov, lors d'une séance solennelle à Strasbourg, le 22 octobre 2025 dans l'est de la France
l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa tient une photo d'Andrzej Poczobut, journaliste emprisonné au Bélarus, qui vient de recevoir le prix Sakharov, lors d'une séance solennelle à Strasbourg, le 22 octobre 2025 dans l'est de la France ( FREDERICK FLORIN / AFP )

Deux journalistes emprisonnés au Bélarus et en Géorgie, Andrzej Poczobut et Mzia Amaghlobeli, se sont vu décerner mercredi le prix Sakharov pour la liberté de pensée.

"Les deux sont des journalistes actuellement en prison sur la base d'accusations inventées de toutes pièces, simplement pour avoir fait leur travail et dénoncé l'injustice", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. "Leur courage en a fait des symboles de la lutte pour la liberté et la démocratie".

Ils étaient en lice pour le prestigieux prix européen, en mémoire du dissident soviétique Andreï Sakharov, aux côtés des organisations humanitaires et de journalistes opérant dans les territoires palestiniens; et des étudiants serbes, dont le mouvement de protestation bouscule le pays depuis un an.

Ils succèdent aux opposants vénézuéliens Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado, cette dernière tout juste récompensée du prix Nobel de la Paix.

"Le journalisme n'est pas un crime"

L'attribution du prix à ces deux journalistes "envoie un message fort à tous les prisonniers politiques : que vous n'êtes pas seuls et que le journalisme n'est pas un crime", a déclaré devant les eurodéputés l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa, juste après l'attribution du prix.

"N'abandonnez pas, continuez de vous battre quoi qu'il arrive !", a-t-elle lancé.

Mzia Amaghlobeli, journaliste géorgienne devenue le symbole de la lutte pour la liberté de la presse dans le pays du Caucase, a été condamnée en août à deux ans de prison pour avoir, selon l'accusation, giflé un policier lors d'une manifestation le 12 janvier dans la ville de Batoumi, sur la mer Noire.

Âgée de 50 ans, cofondatrice de deux médias indépendants, rares voix critiques dans un paysage médiatique polarisé, elle est spécialisée dans les enquêtes sur le gaspillage d'argent public et les abus de pouvoir.

Pour protester contre sa détention après son interpellation, elle a observé une grève de la faim une quarantaine de jours, avant de l'interrompre pour préserver sa santé.

Reporters sans frontières, qui réclame sa libération, a jugé que sa peine était un symbole du "glissement autoritaire" à l'œuvre en Géorgie depuis la prise de pouvoir du parti Rêve géorgien.

Amnesty International a quant à elle dénoncé un procès "entaché de violations de procédure et de partialité", et accusé la police géorgienne d'avoir fait subir des violences physiques et verbales à Mme Amaghlobeli.

Elle était aussi en lice cette année pour pour le prix des droits de l'homme Vaclav Havel décerné lundi par le Conseil de l'Europe, une autre institution européenne. Le prix a été remporté par le journaliste ukrainien Maxime Boutkevitch, libéré l'an dernier après avoir été capturé par les forces russes.

"Pas oublié"

Andrzej Poczobut, journaliste polono-bélarusse âgé de 52 ans, est membre de la minorité polonaise du Bélarus. Il a été condamné en février 2023 à huit ans de prison dans cette ex-république soviétique, ce que l'opposition a considéré être une "vengeance personnelle" de l'autocrate au pouvoir Alexandre Loukachenko.

Une femme tient une pancarte avec le portrait du prisonnier Andrzej Poczobut, membre de la minorité polonaise du Belarus et correspondant de la Gazeta Wyborcza, devant le bureau du Parlement européen à Varsovie, le 14 mars 2024
Une femme tient une pancarte avec le portrait du prisonnier Andrzej Poczobut, membre de la minorité polonaise du Belarus et correspondant de la Gazeta Wyborcza, devant le bureau du Parlement européen à Varsovie, le 14 mars 2024 ( Sergei GAPON / AFP/Archives )

Le gouvernement de Loukachenko mène une répression implacable contre toutes les voix critiques, en particulier depuis un mouvement de contestation sans précédent en 2020.

Andrzej Poczobut, alors correspondant à Minsk du média polonais Gazeta Wyborcza et militant pour les droits de la minorité polonaise, avait été arrêté début 2021 en pleine vague de répression contre les médias accusés de propos critiques à l'égard du pouvoir.

Lors de son procès à huis clos deux ans plus tard au tribunal régional de Grodno (ouest) il a été reconnu coupable d'"appels publics à des actions visant à nuire à la sécurité nationale" et d'"incitation à la haine".

Il se voyait notamment reprocher d'avoir appelé à des sanctions internationales contre le Bélarus.

"Nous sommes très heureux que le monde, le Parlement européen, l'Union européenne, n'aient pas oublié Andrzej Poczobut", a déclaré à l'AFP Roman Imielski, rédacteur en chef de la Gazeta Wyborcza. "J'espère que l'attribution de ce prix marquera une nouvelle ouverture, qu'Andrzej Poczobut retrouvera la liberté."

Les lauréats du prix sont censés recevoir le prix dans l'hémicycle de Strasbourg le 16 décembre, mais il faudrait pour cela qu'ils soient libérés.

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