Le Plunge Protection Team : gardien invisible des marchés financiers
Le Plunge Protection Team (PPT) ou "Équipe de Protection contre les Krachs", est le surnom donné au Working Group on Financial Markets (Groupe de travail sur les marchés financiers).

Le Plunge Protection Team (PPT) ou "Équipe de Protection contre les Krachs", est le surnom donné au Working Group on Financial Markets (Groupe de travail sur les marchés financiers). Composé des plus hauts responsables financiers du gouvernement américain, ce groupe a été créé en 1988 par le président Ronald Reagan après le krach boursier d'octobre 1987. Il a pour mission officielle de conseiller le Président sur les mesures à prendre en période de turbulence économique. Ce surnom, popularisé par The Washington Post en 1997, indique que le groupe est soupçonné d’interventions directes pour stabiliser les marchés.
Dirigé par le Secrétaire au Trésor, le PPT comprend le Président de la Réserve fédérale (FED), le Directeur de la SEC (Securities and Exchange Commission) et le Président de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission). Initialement conçu pour restaurer la confiance après le Krach de 1987, son rôle a évolué et inclue désormais des recommandations sur les dérivés, les crises de liquidité et les chocs systémiques, comme lors de la crise des subprimes de 2008.
Cependant, son fonctionnement reste opaque et le PPT est accusé par certains observateurs de dépasser son mandat consultatif. Les théories pointent des achats massifs d’actions ou de contrats à terme sur indices pour enrayer les chutes brutales. L’absence de transparence alimente les critiques. Le PPT ne publie ni procès-verbaux ni détails sur ses réunions, alimentant les spéculations sur des collusions avec des banques telles que Goldman Sachs ou Morgan Stanley. Des détracteurs évoquent un conflit d’intérêts, les membres du groupe profitant potentiellement des mouvements de marché qu’ils influencent.
Ces interventions supposées rappellent les pratiques de consortiums bancaires du XIXᵉ siècle et soulèvent des questions sur l’équilibre entre stabilité et libre marché.
A titre d’exemple, fin décembre 2018, l’Indice S&P500 baissait d’environ 20 % depuis ses sommets d’octobre, car les opérateurs étaient inquiets d’une conjonction de facteurs qui résonnent aujourd’hui comme « un air de déjà vu » : Risque de shutdown (arrêt des activités gouvernementales faute d’accord budgétaire), tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, hausse des taux d’intérêts américains et conflit entre D. Trump et J. Powell.
Steve Mnuchin, alors Secrétaire au Trésor, avait contacté les PDG des 6 plus grandes banques américaines (Bank of America, Citi, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Morgan Stanley et Wells Fargo) afin de vérifier qu’elles étaient en mesure d’« assurer le fonctionnement normal du marché ». Fait inhabituel, il avait révélé les avoir contacté et la teneur de leurs entretiens afin de de tenter de rassurer les investisseurs ce qui avait été contreproductif et avait entrainé une nouvelle vague de baisse. Or, le jour même en cours de séance, les Indices s’étaient retournés pour finalement clôturer en nette hausse, avant d’entamer un rallye de près de 20 % en 2 mois…
Si le PPT incarne une réponse aux crises, son existence interroge les principes de neutralité des marchés. Pour ses défenseurs, il est un filet de sécurité indispensable. Pour ses critiques, il représente une manipulation risquant de créer des bulles spéculatives. En l’absence de preuves tangibles, son rôle reste un sujet de débat entre réalisme économique et idéalisme
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