Les Etats-Unis réexaminent des milliers de "cartes vertes" après une attaque contre des militaires
Sous le choc après l'attaque à Washington de deux soldats de la Garde nationale par un suspect afghan, les Etats-Unis ont lancé jeudi une enquête pour terrorisme et vont réexaminer les "cartes vertes" attribuées aux ressortissants de 19 pays jugés sensibles.
Commis mercredi par un Afghan de 29 ans, arrivé aux Etats-Unis en 2021 après avoir servi aux côtés de l'armée américaine en Afghanistan, cet acte considéré comme une "embuscade" par les autorités a immédiatement poussé Donald Trump à promettre un durcissement de sa politique anti-immigration.
"Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l'expulsion de tout étranger de quelque pays que ce soit qui n'a pas sa place ici ou qui n'apporte aucun avantage à notre pays", avait insisté mercredi soir le président américain.
Appliquant la consigne présidentielle, le directeur des services d'immigration (USCIS), Joseph Edlow, a annoncé jeudi avoir "ordonné un réexamen complet et rigoureux de chaque carte verte délivrée à tout ressortissant étranger provenant de pays jugés préoccupants".
Ce permis accordant le titre de résident permanent aux Etats-Unis sera réexaminé pour les immigrés originaires d'Afghanistan, mais aussi de 18 autres pays incluant notamment le Venezuela, Haïti et l'Iran.
Le suspect, Rahmanullah Lakanwal, a traversé le pays en voiture depuis l'Etat de Washington, dans le nord-ouest du pays, pour se rendre dans la capitale fédérale, sur la côte est, selon la procureure de Washington, Jeanine Pirro.
Là, il a mené une attaque "ciblée" contre des militaires de la Garde nationale, ouvrant le feu sur deux d'entre eux avec un avec revolver Smith & Wesson, "sans provocation, comme dans une embuscade".
Les deux militaires, une femme de 20 ans et un homme de 24 ans, ont été grièvement blessés et se trouvent dans un état critique, a précisé Mme Pirro. Le suspect a été neutralisé par d'autres gardes nationaux.
Ces derniers mois, Donald Trump a fait polémique en envoyant des membres de ce corps de réserve de l'armée dans plusieurs villes démocrates, contre l'avis des autorités locales, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et l'immigration illégale.
Enquête internationale
Le tireur était toujours hospitalisé jeudi sous haute surveillance. La procureure a indiqué qu'il ferait face à trois chefs d'agression armée avec intention de tuer.
Son mobile reste inconnu.
Selon le directeur de la CIA, John Ratcliffe, il avait travaillé avec l'armée américaine en Afghanistan avant d'être exfiltré vers les Etats-Unis.
"Nous enquêtons pleinement sur cet aspect de son passé", a déclaré le directeur du FBI, Kash Patel, lors d'une conférence de presse.
La police fédérale a lancé une enquête internationale pour terrorisme et se penche également sur d'"éventuels complices" dans le pays ou à l'étranger, a-t-il indiqué.
Il a ajouté que les autorités menaient des perquisitions en lien avec l'enquête, y compris au domicile du suspect, dans l'Etat de Washington.
Rahmanullah Lakanwal était arrivé aux Etats-Unis un mois après le retrait précipité des forces américaines d'Afghanistan pendant la présidence du démocrate Joe Biden, en août 2021, dans le cadre d'une opération mise en place pour aider les Afghans ayant collaboré avec les Américains.
Des responsables du FBI, de la CIA et du ministère de la Sécurité intérieure ont affirmé qu'il n'avait pas fait l'objet d'un examen minutieux à son arrivée et avait bénéficié des politiques d'accueil jugées laxistes mises en place après le retrait chaotique des troupes américaines d'Afghanistan.
Les autorités américaines ont annoncé après l'attaque suspendre pour une durée indéfinie le traitement des demandes d'immigration concernant des ressortissants afghans.
AfghanEvac, une organisation chargée d'aider des Afghans à s'établir aux Etats-Unis après le retrait américain d'Afghanistan de 2021, a assuré que la communauté afghane était soumise à "des vérifications de sécurité (...) parmi les plus approfondies" en matière d'immigration.
"L'acte violent et isolé de cet individu ne doit pas servir d'excuse pour définir ou rabaisser toute une communauté", a mis en garde le président de l'organisation, Shawn VanDiver.
Selon le département d'État américain, plus de 190.000 Afghans sont arrivés aux États-Unis depuis la prise de pouvoir des talibans.
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