La Russie évoque un "processus sérieux" en cours pour mettre fin à la guerre en Ukraine
Le Kremlin a qualifié mercredi de "processus sérieux" les efforts diplomatiques en cours autour du plan américain pour mettre fin à la guerre en Ukraine, avant une visite prévue la semaine prochaine à Moscou de l'émissaire américain Steve Witkoff.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé mercredi qu'il n'y avait "à l'heure actuelle probablement rien de plus important" que le "processus sérieux" en cours, tout en prévenant qu'il est encore "trop tôt" pour savoir si l'on se rapproche d'une possible sortie d'un conflit qui dure depuis près de quatre ans.
Moscou a notamment relevé mercredi certains points "positifs" dans le plan américain, après avoir rejeté une contre-proposition européenne. Kiev et ses alliés continuent de plaider pour une paix "juste et durable".
La Russie a reconnu avoir abordé avec Washington "dans les grandes lignes" la version originale du plan américain en 28 points dévoilé la semaine dernière et perçu comme favorable aux positions de Moscou. Elle a toutefois été tenue à l'écart, à ce stade, des négociations ayant mené à la dernière mouture retravaillée par l'Ukraine.
De la réécriture des 28 propositions que beaucoup à Kiev et en Europe voyaient comme une capitulation de l'Ukraine, ont été dévoilés certains points tels le maintien des effectifs actuels de l'armée ukrainienne à 800.000 hommes.
"Certains points (du plan américain, ndlr), on peut dire qu'ils sont positifs, mais beaucoup d'autres nécessitent une discussion spéciale entre experts", a commenté mercredi le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, à la télévision publique russe.
Il a néanmoins assuré que Moscou n'en avait encore discuté "en détail avec personne" et jugé "inutiles" les efforts des Européens pour jouer un rôle dans le règlement du conflit.
Une réunion d'urgence avait été convoquée dimanche à Genève entre Ukrainiens et Américains, sans la partie russe, pour travailler sur des contre-propositions au plan originel de Washington, qui prévoyait notamment des cessions de territoires, que Kiev renonce à l'Otan et une réduction des effectifs de l'armée ukrainienne.
Les Européens avaient de leur côté rédigé une contre-proposition qui rejette les principales demandes russes. Celle-ci n'a pas été commentée par les Etats-Unis tandis que le Kremlin l'a qualifiée lundi de "pas du tout constructive".
Les Etats-Unis ont ensuite tenu mardi des pourparlers avec des responsables russes à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.
Tandis que L'Ukraine pousse à l'organisation cette semaine d'une visite du président Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis pour des négociations avec Donald Trump, l'émissaire américain Steve Witkoff est attendu la semaine prochaine à Moscou.
"En ce qui concerne Witkoff, un accord préliminaire a été atteint sur sa visite à Moscou la semaine prochaine", a déclaré Iouri Ouchakov, confirmant une annonce la veille de Donald Trump.
"accords plus profonds"
Volodymyr Zelensky considère, lui, que les "principes" d'un plan américain révisé pour mettre fin à la guerre avec la Russie pourraient conduire à des "accords plus profonds", mais que "beaucoup dépend" désormais de Washington.
"Beaucoup dépend de l'Amérique, car la Russie accorde la plus grande attention à la force américaine", a-t-il estimé dans son adresse quotidienne mardi à la population.
La Russie lance régulièrement des centaines de drones et missiles sur l'Ukraine, ciblant notamment les infrastructures énergétiques du pays à l'arrivée de l'hiver.
Selon les services de secours ukrainiens, la ville de Zaporijjia (sud) a subi une attaque russe "massive" dans la nuit de mardi à mercredi.
Une trentaine d'immeubles ont été endommagés et au moins 19 civils ont été blessés, selon le dernier bilan du médiateur ukrainien pour les droits humains, Dmytro Loubinets.
La veille, une attaque dans la capitale Kiev avait fait au moins sept morts.
Les Européens, qui tentent de reprendre la main après la surprise d'un plan américain élaboré sans eux, martèlent la nécessité d'une paix "juste et durable".
"pression"
"L'Europe doit maintenir la pression sur la Russie, jusqu'à ce qu'il y ait une paix juste et durable. Et je veux être très claire: l'Europe se tiendra aux côtés de l'Ukraine et la soutiendra à chaque étape", a ainsi dit mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les troupes ukrainiennes se battent pour les dernières forteresses du Donbass, région industrielle et minière de l'Est que le Kremlin s'est donné pour objectif prioritaire de conquérir.
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