Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Dans le nord-est de l'Ukraine, l'avancée russe menace les alentours de la ville de Soumy

| AFP | 162 | 5 par 1 internautes
Une mère et sa fille passent près d'un bâtiment détruit par un bombardement russe, le 12 juin 2025 à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine
Une mère et sa fille passent près d'un bâtiment détruit par un bombardement russe, le 12 juin 2025 à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine ( Florent VERGNES / AFP )

Malgré une pluie battante, quelques personnes âgées s'aventurent dans les rues détrempées de Stetskivka, dans le nord-est de l'Ukraine, pour attraper un petit bus jaune et aller faire les courses à Soumy, capitale de la région éponyme.

Mais plus que les gouttes, ce sont les drones qui les inquiètent, car à 17 kilomètres au nord se trouve la frontière avec la Russie, qui pilonne sans cesse la zone depuis trois ans d'une invasion meurtrière.

Soumy fut le point de départ à l'été 2024 d'un raid ukrainien sur Koursk, territoire russe voisin, occupé en partie par les forces de Kiev pendant huit mois, avant qu'elles ne soient repoussées au printemps par les forces russes, appuyées par un contingent nord-coréen.

Une femme passe à proximité d'un bâtiment détruit par un bombardement russe, le 12 juin 2025 à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine
Une femme passe à proximité d'un bâtiment détruit par un bombardement russe, le 12 juin 2025 à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine ( Florent VERGNES / AFP )

Ayant désormais franchi la frontière, les troupes de Moscou progressent rapidement vers Soumy, ville qui comptait environ 255.000 habitants avant la guerre lancée en février 2022.

L'armée russe a revendiqué la capture d'une série de villages frontalier, poussant les autorités ukrainiennes à ordonner des évacuations d'urgence dans plusieurs localités.

Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré vendredi que l'offensive russe dans cette région avait été "stoppée", les troupes russes n'en sont pas moins à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale, à portée de tir de leurs canons.

"Tout a été détruit"

Sous l'arrêt de bus, une dame âgée confie à l'AFP avoir emballé toutes ses affaires, au cas ou les troupes russes atteindraient Stetskivka, où les 5.500 habitants ont été remplacés par des militaires en garnison.

Un chauffeur de bus attend des passagers dans la localité de Stetskivka, proche de la ligne de front, dans le nord-est de l'Ukraine, le 12 juin 2025
Un chauffeur de bus attend des passagers dans la localité de Stetskivka, proche de la ligne de front, dans le nord-est de l'Ukraine, le 12 juin 2025 ( Florent VERGNES / AFP )

Dans sa petite échoppe, Galyna Golovko, 69 ans, fulmine. "J'ai peur. Personne ne sait ce qui arrivera au bus que nous prendrons," s'emporte-t-elle contre les drones explosifs russes qui visent tous les véhicules "depuis un mois".

Située à dix kilomètres d'une ligne de front qui s'enfonce au cœur de la région, Stetskivka est, selon Galyna, la dernière bourgade viable avant le plus fort des combats. Au-delà, "tout a été détruit, il ne reste plus aucun village".

Posée sur son comptoir, quelques billets dans une boîte en plastique sont autant de donations pour une famille qui a perdu sa maison, rasée par une bombe planante russe.

C'est l'une des raisons qui poussent Galyna à ne plus sortir, ni le soir, ni le matin, heures où drones sillonnent le ciel.

"Zone tampon"

À dix kilomètres plus au sud, Soumy ne semble pas s'émouvoir de la progression russe.

Galyna Golovko dans son échoppe à Stetskivka, proche de la ligne de front, dans le nord-est de l'Ukraine, le 12 juin 2025
Galyna Golovko dans son échoppe à Stetskivka, proche de la ligne de front, dans le nord-est de l'Ukraine, le 12 juin 2025 ( Florent VERGNES / AFP )

Sous d'élégants parapluies, les habitants se pressent dans des restaurants cossus pour savourer un pavé de saumon d'exception : presque assez pour oublier la proximité du front.

Mais les griffures des bombardements sur les façades rappellent cruellement que la ville est fréquemment frappée par Moscou. Et malgré l'apparente quiétude, quand le bruit des klaxons se tait, les détonations se font entendre dans le lointain.

Les rues se parent de bunkers de béton face aux attaques aériennes de plus en plus fréquentes, alors que Moscou veut établir une "zone tampon" pour bloquer de futures incursions ukrainiennes sur son territoire.

Un soldat ukrainien du bataillon de drones du 225e régiment d'assaut séparé soude un microprocesseur dans un atelier tenu secret, le 12 juin 2025
Un soldat ukrainien du bataillon de drones du 225e régiment d'assaut séparé soude un microprocesseur dans un atelier tenu secret, le 12 juin 2025 ( Florent VERGNES / AFP )

"Je ne comprends pas pourquoi ils font cela maintenant", s'interroge Anvar, commandant du bataillon de drones du 225e régiment d'assaut séparé, chargé de défendre la région et qui combat le long de la frontière.

"On a toujours des troupes dans la région de Koursk", assène-t-il à l'AFP dans un appartement qui sert de base à son unité.

Face à l'avancée russe, Anvar hausse les épaules : "L'ennemi tente d'avancer. Nous les repoussons. Parfois, nous avançons, parfois c'est eux". Il évoque une "guerre de positions" sur cette partie du front.

"Je resterai"

À côté de lui, un de ses hommes, les yeux collés au microscope, soude des microprocesseurs dans un silence monacal, seulement troublé par les cliquettements électroniques qui donne à la pièce des airs de laboratoire.

Au milieu des imprimantes 3D et des stocks de batteries, sa brigade adapte minutieusement des drones chinois pour les transformer en armes volantes, maintenant indispensables.

Un soldat ukrainien du bataillon de drones du 225e régiment d'assaut séparé travaille dans un atelier tenu secret, le 12 juin 2025
Un soldat ukrainien du bataillon de drones du 225e régiment d'assaut séparé travaille dans un atelier tenu secret, le 12 juin 2025 ( Florent VERGNES / AFP )

"C'est désormais une guerre des drones", lâche le commandant, qui assure que la Russie continue d'envoyer des vagues de soldats vers une mort certaine pour tenter de noyer les troupes de Kiev.

Depuis Stetskivka, Galyna en est sûre : ses "gars", les soldats ukrainiens, "vont tenir bon", et en attendant, elle "n'ira nulle part."

"Je resterai chez moi", lâche-t-elle, au bord des larmes, en martelant son comptoir du poing. "J'ai voyagé en Russie. Nous avons des amis là-bas, et de la famille. Avant tout allait bien," se souvient-elle.

"Un jour, toute cette folie prendra fin. La folie que Poutine a déclenché prendra fin", conclut-elle les yeux humides et les joues tremblantes.

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
1 avis
Note moyenne : 5
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 15/06/2025

Des secouristes israéliens fouillent les décombres d'un bâtiment touché par des tirs de missiles iraniens dans la ville côtière de Bat Yam, au sud de Tel-Aviv, le 15 juin 2025 ( GIL…

Publié le 15/06/2025

Des militaires participent au défilé célébrant le 250e anniversaire de l'armée américaine, le 14 juin 2025 à Washington ( Annabelle GORDON / AFP )Donald Trump s'est montré ravi de la…

Publié le 12/06/2025

Des Palestiniens rassemblés à un point de distribution d'aide alimentaire dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 9 juin 2025 ( Eyad BABA / AFP )Israël a…

Publié le 12/06/2025

Lisa (c) et d'autres danseuses se préparent pour une représentation dans une loge du club de strip-tease "Flash Dancers", le 15 mai 2025 à Kharkiv, en Ukraine ( Tetiana DZHAFAROVA / AFP )Quand…

Publié le 12/06/2025

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev le 12 juin 2025 avec le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius ( Sergei SUPINSKY / AFP )Le président…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 13/06/2025

La Bourse de Paris a terminé proche de l’équilibre, au terme d’une séance agitée, marquée par un début de journée difficile. 

Publié le 13/06/2025

L’or, traditionnellement perçu comme la valeur refuge par excellence, connaît une période de flambée historique depuis 2024 qui se poursuit en 2025, portée par des facteurs économiques,…

Publié le 13/06/2025

Les indices européens ont passé l’intégralité de la séance en repli, impactés par l’attaque israélienne en Iran. Ce qui a entraîné une forte hausse des cours du pétrole et relégué au…

Publié le 13/06/2025

Ipsen a fait le point sur son programme de rachat d’actions et a indiqué que, sur la période allant du 2 au 6 juin, il avait racheté un total de 23 012 de ses propres actions, au prix pondéré…