L’or en 2025 : Analyse d’un actif refuge en pleine ascension
L’or, traditionnellement perçu comme la valeur refuge par excellence, connaît une période de flambée historique depuis 2024 qui se poursuit en 2025, portée par des facteurs économiques, géopolitiques et structurels inédits.

L’or, traditionnellement perçu comme la valeur refuge par excellence, connaît une période de flambée historique depuis 2024 qui se poursuit en 2025, portée par des facteurs économiques, géopolitiques et structurels inédits.
Depuis 2019, le cours de l’or a doublé, avec une accélération marquée depuis 2024. De mars à août 2024, l’once a battu chaque mois son record, dépassant le seuil de 2 500 $ en août, puis franchissant les 3 000 $ et même 3 500 $ l’once au printemps 2025. Cette progression spectaculaire est intervenue alors même que la hausse des taux d’intérêt réels, la décélération de l’inflation et un dollar fort auraient normalement dû peser sur le métal jaune. Mais la demande soutenue, notamment des banques centrales des pays émergents et des investisseurs particuliers, a largement compensé ces vents contraires, dans un contexte de tensions géopolitiques et de volatilité financière persistantes.
En premier lieu, les conflits internationaux, les politiques économiques imprévisibles et la volatilité des marchés actions ont renouvelé le statut de l’or comme valeur refuge, attirant capitaux et investisseurs à la recherche de stabilité.
Les banques centrales, en particulier celles des pays émergents et des BRICS, ont fortement accru leurs réserves d’or en 2024. En effet, leurs achats massifs ont soutenu la demande et contribué à la hausse des prix. Cette stratégie vise à réduire leur exposition au dollar américain, dans un contexte de défiance croissante envers la monnaie américaine et de volonté de diversification des réserves.
Outre les institutions, les particuliers ont également renforcé leurs achats d’or, cherchant à diversifier leurs portefeuilles et à se prémunir contre l’inflation ou les crises financières potentielles.
Qui plus est, le coût de production d’une once d’or a fortement augmenté, atteignant près de 1 500 $ en 2024, en raison de la baisse de la qualité des gisements, de l’inflation des coûts (énergie, main-d’œuvre) et du renforcement des normes environnementales.
Enfin, l’or reste un métal rare, difficile à extraire, et son stock mondial est limité, ce qui accentue la pression en cas de demande croissante.
Cependant, les perspectives restent partagées. Plusieurs grandes banques d’investissement, dont Goldman Sachs, anticipent une poursuite de la tendance haussière, avec des prévisions allant jusqu’à 3 700 $ l’once d’ici la fin 2025, portées par la capacité de l’or à couvrir les risques de récession et d’inflation. Certains experts évoquent même des scénarios à 5 000 $ ou 6 000 $ l’once à horizon 2030, en cas de persistance des crises géopolitiques et d’une demande institutionnelle soutenue.
Cependant, d’autres analystes restent prudents, estimant que si les tensions économiques et politiques venaient à se calmer, le cours de l’or pourrait reculer, d’autant que les niveaux atteints sont déjà très élevés.
Par ailleurs, malgré la hausse récente, plusieurs critiques pèsent toujours sur le choix du métal jaune comme vecteur d’investissement. On lui reproche régulièrement de ne générer ni revenu, ni dividende (sauf stratégies optionnelles) et d’être un placement improductif, exposé à des phases de volatilité et à des corrections potentielles. Qui plus est, détenir de l’or physique implique des coûts supplémentaires : achat d’un coffre-fort, location d’un coffre bancaire, assurance contre le vol, etc. Ces frais peuvent peser sur la rentabilité globale. On doit aussi intégrer le fait que l’achat d’or physique s’accompagne souvent d’une prime (coûts de fabrication, marges du vendeur) et la revente entraîne des commissions, ce qui réduit le gain potentiel. Il est a noter que des alternatives tels que les certificats permettent d’investir sur l’or sur des comptes titres. On peut aussi ajouter à la limite de la progression de l’or la concurrence des cryptomonnaies, elles aussi assimilées à des actifs refuges.
Après une hausse marquée jusqu’en Juillet 2020 pour atteindre 2075 $, l’or s’est stabilisé dans une large plage de congestion bornée entre 1660 et 2062 jusqu’à fin 2023. La puissante sortie par le haut au 1er trimestre 2024, signe de réactivation de la tendance haussière, a permis de rallier rapidement la cible idéale de ce mouvement située à 3120.
Cependant, après une brève pause, le rallye haussier s’est largement poursuivi pour atteindre le premier niveau d’extension contre la résistance intermédiaire à 3440. Reste que la cible majeure suivante est positionnée à 3618, niveau contre lequel l’or pourrait former une pause dans son puissant mouvement. Les plus optimistes viseront l’extension suivante à 4118. Le premier niveau d’alerte est situé à 3120.
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