Aux Etats-Unis, la parade militaire de Trump endeuillée par le meurtre "politique" d'une élue locale

La parade militaire organisée à Washington samedi, dont Donald Trump rêvait depuis des années, a été endeuillée par le meurtre "politique" d'une élue locale démocrate, dans une Amérique appelée à manifester en nombre contre la politique du président républicain.
La journée de samedi en dit long sur les divisions qui fracturent l'Amérique d'aujourd'hui.
Au moment où Washington se préparait à accueillir son premier défilé militaire d'envergure depuis plus de 30 ans, le jour même des 79 ans de Donald Trump, une élue locale du Minnesota et son mari ont été tués à leur domicile. Un "acte délibéré de violence politique", a dénoncé Tim Walz, le gouverneur de cet Etat du nord.
Melissa Hortman, 55 ans, était une élue démocrate de la Chambre des représentants du Minnesota et en était son ancienne présidente.
Un autre élu démocrate, le sénateur local John Hoffman, et sa femme ont également été ciblés. Ils "ont été touchés par de nombreux tirs", ont été opérés, et "nous sommes raisonnablement optimistes sur le fait qu'ils vont survivre à cette tentative d'assassinat", selon Tim Walz.
Donald Trump, qui a lui même échappé en juillet dernier à une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie, a rapidement condamné dans un communiqué une attaque "terrible".
"Cette horrible violence politique ne sera pas tolérée", a réagi la ministre de la Justice Pam Bondi sur X.
Le suspect, qui s'est présenté aux domiciles des victimes habillé comme un membre des forces de l'ordre, est activement recherché.
Contestation nationale
Signe du climat politique tendu aux Etats-Unis, samedi est aussi une journée de mobilisation nationale baptisée "No Kings", pour protester contre l'"autoritarisme" de Donald Trump et "la militarisation de notre démocratie". A New York, Los Angeles, Chicago, Philadelphie, et à travers les 50 Etats du pays, près de 2.000 rassemblements sont annoncés.
Des milliers de personnes étaient déjà rassemblés à la mi-journée à Philadelphie, attendu comme l'un des principaux points de ralliement.
Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus à la parade militaire, au budget chiffré à 45 millions de dollars, le mouvement de constatation "No Kings" ambitionne d'être "le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump".
A Los Angeles, où les derniers jours ont été marqués par des manifestations contre les arrestations brutales d'immigrés qui ont essaimé à travers le pays, les organisateurs espèrent rassembler plus de 25.000 personnes et hisseront dans les airs un ballon géant représentant Donald Trump habillé d'un uniforme militaire russe pour protester "contre ses méthodes paramilitaires et ses tendances dictatoriales".
"Bottez-lui les fesses", "La démocratie meurt en silence", affichent des pancartes brandies par les centaines de personnes réunies à Atlanta (sud-est) samedi matin.
A New York, une "parade revisitée" est organisée devant la Trump Tower, à Manhattan. Quelques personnes ont même manifesté depuis Paris.
Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre "avec une très grande force" en les qualifiant de "gens qui détestent notre pays". "Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques", a précisé la Maison Blanche.
Démonstration de force inhabituelle
En première ligne de l'opposition au président républicain depuis que ce dernier a décidé de mobiliser des milliers de militaires à Los Angeles, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a appelé les Américains à "résister" et à "ne pas s'incliner".

Du défilé militaire, "c'est le genre de choses que vous voyez avec Kim Jong Un, avec Poutine, avec des dictateurs du monde entier", se désole-t-il.
Dans la capitale américaine barricadée de kilomètres de hautes clôtures de sécurité, Maison Blanche en tête, doivent défiler à partir de 18h30 (22h30 GMT) sous la vigie de son obélisque près de 7.000 soldats, certains à cheval, beaucoup en uniformes de différentes guerres, et quelque 150 véhicules militaires, survolés par une cinquantaine d'avions.
Des parachutistes doivent remettre un drapeau américain à Donald Trump, le commandant en chef, qui devrait prendre la parole dans la soirée - à moins que la météo orageuse ne s'en mêle.
Une démonstration de force inhabituelle aux Etats-Unis - le dernier défilé militaire d'envergure y remonte à plus de 30 ans, en 1991, après la Guerre du Golfe -, particulièrement significatif au début d'un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse les limites du pouvoir présidentiel et dans un contexte international gagné par le conflit entre Israël - aidé par son allié américain - et l'Iran.
L'idée trottait de longue date dans la tête de Donald Trump, inspiré par le défilé parisien du 14-Juillet sur les Champs-Elysées auquel il avait assisté en 2017.
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