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A Londres, un musée met ses œuvres sur commande

| AFP | 163 | Aucun vote sur cette news
Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025
Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

Se faire servir une œuvre d'art sur un plateau est désormais possible à Londres où un grand musée vient d'inaugurer un espace interactif inédit qui permet aux visiteurs d'accéder sur demande à des milliers d'objets issus de ses réserves.

"C'est fantastique! Et tellement mieux qu'un musée ordinaire", s'enthousiasme Jane Bailey. Cette professeure de physique à la retraite n'arrive pas à détacher son regard de la batterie de Keith Moon, batteur du légendaire groupe de rock des années 1960-1970 The Who.

"J'aimerais le ressusciter pour qu'il puisse nous jouer un morceau, ce serait fabuleux," dit-elle en pointant du doigt l'impressionnante batterie noire et rouge disposée sur une palette, elle-même posée sur une étagère métallique.

Une visiteuse regarde la batterie du batteur britannique Keith Moon du groupe The Who exposée au musée V&A East Storehouse, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025
Une visiteuse regarde la batterie du batteur britannique Keith Moon du groupe The Who exposée au musée V&A East Storehouse, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

A côté, des dizaines d'objets précieux --céramiques, tableaux, jouets issus du règne des Tudor...-- cohabitent dans cet espace aux airs de hangar commercial.

Cet endroit, c'est la Storehouse du Victoria et Albert Museum, une antenne de ce grand musée londonien des arts décoratifs, qui a ouvert le 31 mai. Mardi, elle a reçu la visite de la princesse Kate, marraine de l'institution.

Située sur l'ancien site des Jeux Olympiques de 2012, dans l'est de la capitale, elle abrite quelque 250.000 pièces issues des réserves du musée, réparties sur quatre étages, soit un cinquième de sa collection totale.

Toucher une œuvre

Certaines pièces comme "Le train bleu", impressionnant rideau de scène pour le ballet du même nom, long de douze mètres et peint d'après un tableau de Picasso, n'ont quasiment jamais été exposées.

Une visiteuse admire un rideau de scène créé pour le
Une visiteuse admire un rideau de scène créé pour le "Train bleu" des Ballets russes, inspiré d'un tableau de Pablo Picasso, exposé à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

Ici, pas de vitres protectrices, toutes les œuvres sont accessibles au public, sept jours sur sept, gratuitement. Mais surtout: des milliers de pièces peuvent être réservées sur le site internet du musée.

Une fois la réservation effectuée, elles sont mises à disposition du visiteur, qui peut les manipuler à l'aide de gants fournis par l'institution. Le tout sous l'étroite surveillance de membres du personnel.

Au cœur du projet: l'ouverture. Faire tomber les barrières physiques et mentales pour accueillir tous les publics, dont les jeunes.

"Notre collection appartient à tout le monde, et tout le monde doit pouvoir y avoir accès librement", explique à l'AFP Georgia Haseldine, l'une des conservatrices du musée, affirmant que cette initiative est "une première mondiale".

Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025
Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

Reste que le projet a d'abord suscité les craintes d'une partie du personnel, redoutant des dégradations. "Mais une fois que nous avons expliqué le projet en insistant sur la nécessité de nous ouvrir et de regarder vers l'avenir", ces dernières se sont envolées, assure-t-elle.

Selon elle, "le fait de pouvoir étudier l'arrière d'un objet, regarder à l'intérieur d'une robe... toutes ces choses participent à notre façon d'appréhender notre culture matérielle".

Ce projet est "assez inhabituel", souligne auprès de l'AFP Kate Hill, chercheuse spécialiste de l'histoire des musées à l'université de Lincoln en Angleterre.

QR Code

Si les grands musées commencent à se lancer dans des "visites guidées" de leurs réserves, elles se résument souvent à des déambulations à côté d'œuvres hautement protégées.

Une visiteuse au milieu des oeuvres d'art exposées dans la salle principale de la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025
Une visiteuse au milieu des oeuvres d'art exposées dans la salle principale de la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

"Elle sont visibles mais pas accessibles", résume-t-elle.

En pleine flânerie dans la réserve du Victoria and Albert, Gemma Glaister a un avis tranché sur le sujet. "Les œuvres d'art ne devraient pas être derrière une vitre, loin des gens, je pense qu'elles devraient être proches, interactives", soutient la jeune femme de 28 ans.

Même sentiment pour Manu Garza, un New-Yorkais installé à Londres depuis janvier, qui ne sait où donner de la tête. Selon lui, l'avenir des musées réside dans le fait d'avoir "accès aux œuvres".

Contrairement à un musée traditionnel, il n'y a ici pratiquement pas de pancartes explicatives. Mais des QR codes ont été disséminés sur le parcours. Ils renvoient au catalogue, permettant au visiteur de se renseigner sur l’œuvre qu'il vient de voir.

Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025
Une visiteuse regarde les oeuvres d'art exposées à la Storehouse du Victoria et Albert Museum, dans l'est de Londres, le 12 juin 2025 ( HENRY NICHOLLS / AFP )

"Vous pouvez voir un objet que vous ne connaissiez pas il y a cinq minutes mais qui a attiré votre attention et soudain vous voulez en savoir plus. C'est formidable", dit Jane Bailey.

Pour Kate Hill, l'ouverture des réserves est une façon de faire du visiteur un acteur et non plus le réceptacle passif d'un savoir dispensé par des experts.

"C'est une invitation à participer à la conversation", conclut-elle.

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