Surveillante poignardée: les politiques à la recherche de réponses efficaces sans faire croire à "une solution magique"

Au-delà de l'interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, la classe politique tente d'esquisser les bonnes réponses à l'agression mortelle d'une surveillante par un collégien de 14 ans, le camp présidentiel et la gauche prévenant que la réponse est multiple, la droite insistant sur "la sanction".
À l'instar de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, plusieurs responsables macronistes ont estimé qu'il fallait "agir tous azimuts".
"Il faut tout combiner (...) Les portiques ne sont pas une solution magique, le traitement psy n'est pas une solution magique, l'éducation des parents n'est pas une solution magique", a-elle plaidé sur RTL.
"Dans ce drame, il n'y a pas de bouc émissaire possible", a renchéri la patronne des Écologistes Marine Tondelier sur franceinfo. "On ne peut pas dire c'est un migrant, c'est parce qu'il n'y a pas de forces de l'ordre car les gendarmes étaient là, c'est la justice laxiste puisque cet enfant n'avait jamais été connu... On est obligé de regarder la société en face".

Dans l'immédiat, le gouvernement va interdire la vente aux mineurs de "tout couteau qui peut constituer une arme", une décision qui sera effective dans les 15 jours selon Matignon. Mais, "les couteaux, on y a accès dans sa cuisine", a fait remarquer Mme Tondelier.
François Bayrou veut aussi que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes, une piste qui laisse sceptique de nombreux responsables.
Outre le danger créé par des attroupements à l'entrée des établissements, "on a des couteaux en céramique qui ne seront pas détectés", a souligné la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne.
Des contrôles aléatoires de sacs sont déjà en place depuis fin mars qui ont permis de saisir "près de 200 couteaux" et entraîné "567 conseils de discipline" selon Mme Borne mais "on ne peut pas organiser des fouilles tous les jours devant tous les établissements", a-t-elle reconnu en plaidant "pour agir avec les collectivités" afin d'assurer la sécurité des écoles sans "en faire des bunkers".
"le répressif ne suffit pas"
Surexposition aux écrans, banalisation de la violence... Emmanuel Macron s'est engagé à "interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans" en France si une telle mesure n'est pas appliquée à l'échelle de l'UE "d'ici quelques mois". Des discussions sont en cours entre les 27 États membres sur la fixation d'un âge de majorité numérique, en-deçà duquel les enfants ne pourraient pas accéder aux réseaux sans consentement parental.

Et, si l'ex-Premier ministre Gabriel Attal a fait plusieurs propositions sur la justice des mineurs, le patron des députés Renaissance a aussi reconnu que "le répressif ne suffit pas". Il milite, comme la gauche, pour "faire de la santé mentale des enfants une priorité absolue".
Une position commune chez François Bayrou qui veut "qu'à la première alerte (...), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement".
Encore faudrait-il donner à l'éducation plus de moyens. "La médecine scolaire est en détresse, on le sait tous (...) mais il ne faut pas faire d'économies sur notre jeunesse", a plaidé Mme Braun-Pivet.
Le sujet des réseaux sociaux ne fait pas consensus à droite. "Tant qu'il n'y a aucun élément scientifique qui démontre cette nocivité (des réseaux sociaux), je suis contre l'interdiction", a réagi le maire LR de Cannes David Lisnard sur Sud Radio.

La droite se retrouve sur "la sanction" des mineurs et de leurs parents. "Dans les lycées, si vous arrivez avec une arme, vous devez avoir une amende pénale automatique" qui sera "prélevée sur les allocations familiales", a plaidé la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse sur BFMTV/RMC.
"Ce qu'il faut en France, c'est un choc d'autorité, c'est restaurer l'ordre, dans la rue et à l'école", a renchéri Éric Ciotti, allié du RN, sur France 2, rappelant ses propositions sur "l'encadrement militaire pour les mineurs délinquants".
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