Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Nicolas Sarkozy est en prison, une première historique

| AFP | 261 | Aucun vote sur cette news
L'ancien président Nicolas Sarkozy quitte sa résidence pour se présenter à la prison de La Santé, le 21 octobre 2025 à Paris 
L'ancien président Nicolas Sarkozy quitte sa résidence pour se présenter à la prison de La Santé, le 21 octobre 2025 à Paris  ( JULIEN DE ROSA / AFP )

L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République.

"Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison parisienne de la Santé, après y avoir laissé son client.

La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur cette demande de mise en liberté, déposée immédiatement après l'incarcération.

Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15, Nicolas Sarkozy, 70 ans, est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé, après avoir été suivi par une noria de caméras et de photographes à moto.

Sa voiture a patienté quelques minutes près du haut mur carcéral avant que l'ex-président ne pénètre dans l'enceinte de la seule prison parisienne.

"Libérez Sarkozy!"

"Oh bienvenue Sarkozy!", "Y a Sarkozy!", ont crié ses codétenus. "Il est rentré, il a salué les personnes qui l'attendaient pour exécuter les formalités de la détention" au greffe, a raconté son avocat.

L'ancien président Nicolas Sarkozy salue ses partisans rassemblés devant sa résidence qu'il quitte pour se rendre à la prison de la Santé, le 21 octobre 2025 à Paris
L'ancien président Nicolas Sarkozy salue ses partisans rassemblés devant sa résidence qu'il quitte pour se rendre à la prison de la Santé, le 21 octobre 2025 à Paris ( JULIEN DE ROSA / AFP )

Avant de monter dans sa voiture, Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse Carla Bruni, avait salué ses partisans qui ont entonné la "Marseillaise" et accroché deux drapeaux français sur une grille. "Libérez Nicolas!", a scandé la foule.

L'ex-président a enlacé ses proches, serré des mains et fait poster un message sur ses réseaux sociaux: "La vérité triomphera. Mais que le prix à payer aura été écrasant...", "ce n'est pas un ancien président de la République que l'on enferme ce matin, c'est un innocent".

Des partisans de l'ancien président Nicolas Sarkozy rassemblés devant sa résidence avant son départ pour la prison de La Santé, le 21 octobre 2025 à Paris
Des partisans de l'ancien président Nicolas Sarkozy rassemblés devant sa résidence avant son départ pour la prison de La Santé, le 21 octobre 2025 à Paris ( JULIEN DE ROSA / AFP )

Nicolas Sarkozy bénéficiera-t-il en détention de dérogations eu égard à son statut? L'ancien président "fait face, il ne se dérobe pas, il ne se plaint pas, il n'a rien demandé, pas de traitement de faveur" en ce moment "très dur", a insisté Me Ingrain.

Son placement au quartier de l'isolement de la prison, le seul à même d'assurer sa sécurité, est "tout sauf un traitement de faveur", a poursuivi l'avocat.

Selon son conseil, Nicolas Sarkozy aura "une heure de sortie par jour dans une cour grillagée, seul", le reste du temps il sera "enfermé en cellule", sans contact avec les autres détenus. Il bénéficiera de "trois droits de visite par semaine de sa famille".

L'ex-chef de l'Etat compte aussi écrire sur cette expérience. Il a confié entrer en prison avec une biographie de Jésus et "Le Comte de Monte-Cristo", roman d'un homme qui se venge après une condamnation injuste.

"La haine"

L'ancien président Nicolas Sarkozy arrive à bord d'un véhicule de police à la prison de La Santé pour y être incarcéré, le 21 octobre 2025 à Paris
L'ancien président Nicolas Sarkozy arrive à bord d'un véhicule de police à la prison de La Santé pour y être incarcéré, le 21 octobre 2025 à Paris ( Alain JOCARD / AFP )

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné à cinq ans de prison l'ancien président, reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d'un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007, alors qu'il était ministre de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy a fait appel et un nouveau procès devrait être organisé avant l'été.

Plan d'une cellule de la Santé, prison où est incarcéré Nicolas Sarkozy
Plan d'une cellule de la Santé, prison où est incarcéré Nicolas Sarkozy ( Nalini LEPETIT-CHELLA, Valentina BRESCHI / AFP )

Plus que la condamnation, c'est le mandat de dépôt envoyant Nicolas Sarkozy en prison qui avait suscité la stupeur. Pour les juges, il est justifié par la "gravité exceptionnelle" des faits. Pour Nicolas Sarkozy, il a été motivé par "la haine".

Ce critère de la gravité des faits de nature à "troubler l'ordre public" ne pourra pas être retenu dans l'examen de la mise en liberté de Nicolas Sarkozy, replacé par son appel dans la situation d'un innocent présumé.

Son maintien en détention provisoire n'est désormais possible que si la cour d'appel juge qu'elle est l'"unique moyen" de conserver les preuves, d'empêcher des pressions sur témoins et victimes ou une concertation avec des complices, de prévenir une fuite ou une récidive, ou de le protéger. Sinon, Nicolas Sarkozy devra être remis en liberté sous contrôle judiciaire, le cas échéant en l'assignant à résidence avec un bracelet.

"Pression sur la justice"

Ancienne figure tutélaire de la droite française, toujours régulièrement consulté par ses chefs, Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de son camp, prompt à s'offusquer du mandat de dépôt avec exécution provisoire qui avait été ordonné.

L'ancien président Nicolas Sarkozy arrive à bord d'un véhicule de police à la prison de La Santé pour y être incarcéré, le 21 octobre 2025 à Paris
L'ancien président Nicolas Sarkozy arrive à bord d'un véhicule de police à la prison de La Santé pour y être incarcéré, le 21 octobre 2025 à Paris ( Alain JOCARD / AFP )

Prononcé de manière routinière par les tribunaux correctionnels, bien que plus rarement dans les dossiers économiques et financiers, il serait attentatoire à la présomption d'innocence, puisqu'il entraîne une détention sans recours possible et sans attendre le procès en appel.

Même si l'incarcération de Nicolas Sarkozy s'est faite sur la base d'une mesure votée en 2019 à l'initiative de sa majorité, Emmanuel Macron avait soulevé ce point sur X, jugeant que "dans notre Etat de droit, la présomption d'innocence comme le droit au recours doivent toujours être préservés".

Vendredi, il a reçu Nicolas Sarkozy, estimant ce geste "normal", "sur le plan humain". Un rendez-vous qui relève de la "pression sur la justice", selon le patron du PS, Olivier Faure.

Cette incarcération avait été estimée "juste" par une majorité des personnes interrogées (61%) dans un sondage réalisé fin septembre.

Proche de Nicolas Sarkozy, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a défendu sa volonté d'aller le voir en prison, un "devoir de vigilance" pour "s'assurer de la sécurité" de l'ex-chef de l'Etat. Cela "n'atteint en rien à l'indépendance des magistrats", a-t-il assuré.

Le ministre répondait au plus haut procureur de France, Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, pour qui une telle visite serait de nature à poser un "obstacle à la sérénité" de la justice et de porter "atteinte à (cette) indépendance".

ng-mby-ads-sc-imk/bfa/er

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 20/10/2025

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à la sortie de l'Elysée, le 14 octobre 2025 à Paris ( JULIEN DE ROSA / AFP )Emmanuel Macron a reçu Nicolas Sarkozy quelques jours avant…

Publié le 20/10/2025

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à la sortie de l'Elysée, le 14 octobre 2025 à Paris ( JULIEN DE ROSA / AFP )Le ministre de la Justice Gérald Darmanin ira "voir en prison" Nicolas…

Publié le 18/10/2025

George Santos à la sortie de son bureau au Congrès américain à Washington le 1er décembre 2023 ( Mandel NGAN / AFP/Archives )L'ex-élu républicain au Congrès américain George Santos est…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 21/10/2025

Wall Street a terminé en nette hausse, stimulée par les signes d’accalmie entre Washington et Pékin et par un regain d’appétit pour les valeurs technologiques.

Publié le 21/10/2025

Votre rendez-vous quotidien avec les petites et moyennes capitalisations ! Chaque jour, retrouvez l’analyse d’Eric Lewin sur les valeurs Small & Mid Caps du moment qui font l’actualité.

Publié le 21/10/2025

Achat du Turbo infini Best CALL ADYEN OA07V à 1,76 EUR Analyse :ADYEN est dans une tendance très hésitante de long terme, animée de grandes embardées haussières et…

Publié le 21/10/2025

Des millions de passagers du sud-est de l'Angleterre ont bénéficié d'un projet de modernisation ferroviaire de 100 millions de livres sterling facilité par Alstom, soit le plus important du…