Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Pollution plastique: les discussions volent en éclats à Genève

| AFP | 132 | Aucun vote sur cette news
Luis Vayas Valdivieso, ambassadeur d'Equateur en Grande-Bretagne, qui préside les négociations onusiennes en vue d'établir un traité international contre la pollution plastique, photographié le 5 août 2025, à l'ouverture de la dernière séquence de discussions
Luis Vayas Valdivieso, ambassadeur d'Equateur en Grande-Bretagne, qui préside les négociations onusiennes en vue d'établir un traité international contre la pollution plastique, photographié le 5 août 2025, à l'ouverture de la dernière séquence de discussions ( Fabrice COFFRINI / AFP )

Les pourparlers pour élaborer le premier traité international contre la pollution plastique ont volé en éclats mercredi à Genève à trente heures de la fin prévue des négociations, la plupart des pays ayant rejeté une tentative maladroite de synthèse de la présidence.

Après près de trois ans de négociations et neuf jours d'intenses discussions au bord du lac Léman, le diplomate qui préside les débats, Luis Vayas Valdivieso, a présenté un texte de synthèse et une procédure assez complexe de consultation pour tenter de surmonter les positions encore très éloignées.

Mais au lieu de permettre d'avancer, le texte de 31 articles a provoqué la colère ou au moins l'insatisfaction de la majorité des délégués présents dans la salle qui ne l'acceptent pas comme base de négociation.

La Colombie, qui veut un texte ambitieux pour lutter contre la pollution plastique, a jugé le document "inacceptable" et demandé un nouveau texte.

Le Chili, le Mexique, le Panama, le Canada ainsi que l'Union européenne, y compris la France, ont emboité le pas au pays sud-américain, ainsi que les petites îles du Pacifique.

- "Déséquilibré"

Pour le représentant du Chili, ce texte est "clairement déséquilibré", car "tout est relégué au niveau national et le texte ne crée aucun espace de coopération internationale pour lutter contre la pollution plastique".

Le texte "ne fait pas le minimum nécessaire pour répondre à l'urgence du défi auquel nous faisons face", a relevé le ministre de l'Environnement du Danemark Magnus Heunicke dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

"En 2022, nous avons promis aux citoyens du monde un traité pour supprimer la pollution plastique et réduire l'utilisation de produits chimiques dans le plastique qui menacent l'environnement et la santé. Le texte proposé n'est pas ce que nous avons proposé il y a trois ans", a-t-il dit, en soulignant qu'un compromis "demande des mouvements de toutes les parties".

Manifestation d'ONG environnementales devant l'entrée du Palais des Nations à Genève pour encourager les délégués à prendre des décisions fortes sur le traité de lutte contre la pollution plastique, avant une réunion plénière le 13 aout 2025
Manifestation d'ONG environnementales devant l'entrée du Palais des Nations à Genève pour encourager les délégués à prendre des décisions fortes sur le traité de lutte contre la pollution plastique, avant une réunion plénière le 13 aout 2025 ( Fabrice COFFRINI / AFP )

"Ce texte parle de refermer une blessure... mais le texte présenté ici rend cette blessure fatale et nous ne l'accepterons pas", a déclaré le négociateur panaméen, ajoutant : "Ce n'est pas de l'ambition, c'est de la reddition."

Le Kenya a dénoncé l'absence d'obligations mondiales contraignantes sur quoique ce soit, signifiant que cela "n'a aucune valeur démontrable".

Les ONG de protection de l'environnement ont aussi tiré à boulets rouges sur le texte, dénonçant l'absence de référence à toute contrainte sur la production industrielle de plastique vierge.

C'est un "cadeau à l'industrie pétrochimique et une trahison de l'humanité", a jugé Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace.

Même les pétroliers

Même les pays pétroliers qui s'opposaient à toutes les demandes de régulation de la production de plastique et aux interdictions de certaines molécules chimiques dangereuses pour l'environnement et la santé, ont indiqué qu'ils n'aimaient pas le texte.

Leurs critiques (Arabie Saoudite, Koweit, Bahrain, Qatar..) portent essentiellement sur l'absence de "cadre" et de champs d'action.

La Chine, qui est aussi le premier pays producteur mondial de plastique, a appelé le président à se "concentrer" sur les problèmes les plus importants dans les dernières heures de la négociation "plutôt que d'accroître les divergences".

La ministre française de la Transition ecologique Agnès Pannier Runacher a demandé mercredi un
La ministre française de la Transition ecologique Agnès Pannier Runacher a demandé mercredi un "rééquilibrage" du texte du traité proposé pour juguler la pollution plastique dans le monde entier et critiqué unanimement à la tribune, le 13 aout 2025 ( Fabrice COFFRINI / AFP )

"Il faut un rééquilibrage du texte" a jugé la ministre française de la transition écologique Agnès Pannier Runacher. "De mon point de vue, il est possible d'écrire un texte d'une dizaine de pages qui prenne en compte tous les points principaux du dossier". Le plus difficile "c'est de le faire adopter".

Le conseil international de la chimie (ICCA) n'a pas émis d'avis sur le texte mais il a mis en garde les etats contre une tentation de rejet d'icila fin des pourparlers: "Si le désir d'avoir un accord parfait a pour conséquence de quitter Genève sans accord, le monde aura perdu la meilleure opportunité qu'il ait jamais eue pour affronter la pollution plastique à une échelle mondiale", indique un bref communiqué transmis à l'AFP.

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 11/08/2025

Un amas de déchets de bouteilles plastiques le long de la rivière Las Vacas, affluent de la Motagua, à Chinautla au Guatemala, photographié le 3 juin 2025 ( JOHAN ORDONEZ / AFP )Des…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 13/08/2025

Sur le plan statistique : Japon : 8h00 Commande de machines-outils au mois de juillet Allemagne : 8h00 Inflation de juillet (+0,3% attendu après inchangé et en glissement annuel…

Publié le 13/08/2025

La Bourse de New York a progressé mardi, soutenue par la publication d’un indice d’inflation conforme aux attentes, laissant entrevoir une marge de manœuvre pour la Réserve fédérale (Fed) en…

Publié le 13/08/2025

Les marchés européens ont clôturé dans le vert ce mercredi, rassurés par les chiffres de l'inflation américaine. Concernant le conflit russo-ukrainien, les dirigeants européens et le président…

Publié le 13/08/2025

Carmat a annoncé la suspension de la cotation de son titre à partir du jeudi 14 août avant l’ouverture des marchés, en amont de l’audience prévue le 19 août prochain. À l’issue d’un…