L'Alliance du commerce s'insurge du renforcement du partenariat entre La Poste et Temu

L'Alliance du commerce et la fédération Procos ont fait part jeudi de leur "profonde incompréhension et inquiétude" et appelé le gouvernement à "l'action forte" après le renforcement du partenariat entre La Poste et Temu sur la distribution des colis.
Mercredi, Colissimo et Temu ont signé un protocole d'accord "pour renforcer leur collaboration logistique et soutenir les vendeurs" français en facilitant leurs envois, selon un communiqué publié mercredi par la plateforme de bazar appartenant au géant chinois PDD Holdings.
Cet accord "acte la possibilité pour Temu d'avoir recours, comme tout autre client, à une palette de services de La Poste, de livraison de colis, d'entreposage ou de préparation de commandes", d'après La Poste, entreprise publique française détenue à 66% par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et à 34% par l'Etat.
"Ce partenariat facilite l'accès" de Temu "au marché français, au détriment des enseignes implantées sur le territoire et des règles fondamentales de concurrence loyale", ont réagi dans un communiqué commun l'Alliance du commerce et la fédération du commerce spécialisé Procos.
Celles-ci "expriment leur profonde incompréhension et inquiétude" et appellent le gouvernement à "la cohérence et à l'action forte".
"La Poste ne peut pas être le cheval de Troie de Temu. Ce partenariat envoie un signal désastreux aux acteurs du commerce implantés en France", s'insurgent dans le communiqué Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, et Antoine Peters, délégué général de Procos.
Ils demandent également au gouvernement, qu'ils accusent de "double discours", de mettre en place plusieurs mesures: droits de douane pour les colis de moins de 150 euros, l'instauration de frais de gestion sur les petits colis au niveau européen, le renforcement des contrôles et des sanctions à l'égard de ces plateformes ainsi que la dénonciation de la convention postale universelle qui permet aux vendeurs chinois de bénéficier de tarifs préférentiels.
Le projet de budget 2026 de l'Etat prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l'Union européenne, notamment de Chine.
Cette annonce survient dans un contexte abrasif en France concernant les plateformes asiatiques d'e-commerce, qui représentent 22% des colis acheminés par La Poste mais sont accusées d'inonder le marché de produits à prix cassés et non conformes, de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de travail indigne.
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