Fin de la vigilance rouge, mais la canicule touche encore la plupart du pays

Une grande partie du pays reste en surchauffe jeudi, au septième jour d'une vague de chaleur encore écrasante dans les trois quarts de l'Hexagone, selon Météo-France, qui a toutefois levé la vigilance rouge dans les derniers départements concernés.
Ce nouvel épisode de canicule, le deuxième de l'été, a débuté vendredi dernier avec 11 départements du sud, avant de s'étendre graduellement à la grande majorité du pays et l'Andorre, à l'exception du quart nord-ouest, qui reste épargné jeudi.
Les températures doivent baisser "provisoirement d'un cran par rapport à mercredi", mais resteront jeudi "à des niveaux caniculaires sur une grande partie du pays", en particulier sur les trois quarts sud et est du pays, prévient Météo-France.
C'est sous un soleil de plomb que la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a entamé jeudi en fin de matinée une visite dans l'Aude pour exprimer "la solidarité nationale", après l'incendie qui a parcouru 16.000 hectares du département avant d'être maîtrisé dimanche.
A Lyon, chacun a sa méthode pour faire descendre la température: "Il suffit de se lever tôt, à partir de 6h on peut aller se promener", explique Anne, 84 ans, assise sur un banc à l’ombre avec son éventail. Ensuite, "c'est difficile de ressortir jusqu'à 20h" car "on sent la chaleur" du bitume "remonter sous les pieds".
"Le soir on a très chaud, c’est impossible d’arriver à s’endormir", confirme son amie Juliette. Mais la retraitée a trouvé une technique : s’allonger nue avec un linge de toilettes mouillé, en commençant par les pieds. "Après ça le corps est refroidi et je peux m'endormir", assure-t-elle.

Mercredi, des températures record ont encore été enregistrées: 41,7°C à Châteaumeillant (Cher); 39,8°C à Nevers (Nièvre) ou encore 39,7°C à Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie), à 698 m d'altitude, selon Météo France.
Et plusieurs régions du pays ont subi d'importants orages mercredi soir.
Quelque 7.200 foyers restaient privés d'électricité jeudi matin en Occitanie, alors qu'ils ont été jusqu'à 33.500 au pic des orages mercredi soir, selon le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis. Dans le Cher, ils étaient 1.300 jeudi matin, après avoir été jusqu'à 6.200 au cours d'orages, d'après la préfecture.
Dans le Sud-Ouest, ils ont fait face à plusieurs départs d'incendie, parfois causés par les orages.
Ainsi, dans le Tarn-et-Garonne, où jusqu'à 11.000 foyers ont été privés d'électricité mercredi soir, la foudre, à l’origine d’un incendie à Saint-Porquier, a frappé le compteur électrique d’une maison avant que les flammes ne se propagent à la toiture.
Même si le Rhône, la Drôme, l'Ardèche, l'Isère et l'Aude ont basculé de la vigilance rouge à orange jeudi à 06H00, l'Hexagone reste soumis à un temps très chaud, avec une vigilance orange pour les trois quarts du pays.

Vendredi, 80 départements seront en alerte orange canicule, contre 75 jeudi, selon Météo-France.
Dans le sud-ouest, la vague de chaleur met à rude épreuve les cultures et l'élevage.
"Là, c'est la deuxième canicule de l'année, et entre les deux nous avons eu très peu d'eau. On va avoir une petite récolte", déplore Ludovic Roux, vigneron à Talairan, dans l'Aude.
Au village de Ginouillac, dans le Lot, où les températures sont montées jusqu'à 41°C en début de semaine, les vaches de Christophe Bonnet, éleveur de 54 ans, produisent moins de lait.

"Quand il fait chaud on perd 10%" de la production, explique-t-il, ajoutant qu'il y a aussi "plus de risques au vêlage car les vaches peuvent faire une infection".
Pollution à l'ozone

En région parisienne, touchée par un épisode de pollution "persistant" à l'ozone, des restrictions de circulation sont mises en place à partir de jeudi.
A Lille, Kristine Büttner et Nils Wiemers, deux Allemands quinquagénaires venus de Berlin, sont surpris que la vague de chaleur atteigne le nord de la France. "Nous nous sommes dit qu'il ne ferait peut-être pas si chaud dans le Nord. Nous étions très contents, d'être ici (...) et pas dans le sud de la France", confie Kristine Büttner.

La France subit depuis vendredi sa 51e vague de chaleur depuis 1947 et la 2e depuis le début de l’été, des épisodes rendus plus fréquents et plus intenses par le changement climatique.
De très fortes chaleurs sont à nouveau attendues pour le week-end du 15 août avec probablement jusqu'à 40°C sur le Sud-Ouest.
Dans l'Hexagone, 266 stations météo ont enregistré au moins une fois une température de 40°C ou plus entre le 9 et le 12 août 2025 inclus. C'est plus que sur toute la seconde moitié du XXème siècle (235).
La prévention s'est améliorée depuis la canicule de 2003 (15.000 morts) et moins de gens meurent désormais de la chaleur, mais plus de 5.000 personnes en sont mortes à l'été 2023, selon Santé publique France.
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