T18, le pari d'une chaîne "qui s'amuse à réfléchir", selon son président

Neuf ans après la dernière naissance d'une nouvelle chaîne sur la TNT, la jeune pousse T18, lancée vendredi, a pour ambition de "donner à réfléchir" mais aussi de distraire un large public, expose son président Christopher Baldelli à l'AFP.
Question: Pour son coup d'envoi, T18 va-t-elle opter pour la sobriété version Canal+ en 1984 ou les paillettes façon La Cinq en 1986?
Réponse: "Je pense qu'on sera entre les deux! Nous donnons rendez-vous à 19H45 pour une émission de lancement présentée par Laurent Ruquier. Les animateurs de la chaîne y parleront de leurs émissions. Puis il y aura le film +Yves Saint Laurent+ avec Pierre Niney, suivi de l'émission de débats d'actualité +Pour tout dire+, présentée par Matthieu Croissandeau. Cette soirée donne tout de suite une certaine idée de la chaîne."
Question: Plus largement, que proposez-vous aux téléspectateurs?
Réponse: "T18, c'est la télé qui s'amuse à réfléchir. Ce n'est pas seulement un slogan publicitaire, c'est aussi une forme de promesse, une ligne éditoriale. On n'est pas une chaîne publique mais nous nous adressons à tout le monde sur la TNT (télévision numérique terrestre), et nous voulons faire une télévision de qualité. Par exemple, il y aura du divertissement mais pas de téléréalité sur T18.
Notre objectif est d'offrir une télévision qui élève plutôt et donne à réfléchir. Pour autant, nous voulons qu'elle soit accessible à tous, pédagogique et surtout pas une chaîne élitiste.
La place du documentaire y sera beaucoup plus importante que sur la plupart des chaînes, avec plus de 3.000 heures par an. Nous proposerons aussi 25 spectacles vivants par an et autant de films d'art et essai. Peu de chaînes privées leur font une telle place."
Question: Lancer une chaîne aujourd'hui, n'est-ce pas un pari fou, dans un paysage audiovisuel bien fourni?
Réponse: "Nous croyons à la télévision. Cela fait vingt ans que tout le monde explique que la télé est en crise et, pourtant, elle est toujours là et, dans un certain nombre de cas, elle se porte plutôt bien économiquement.
C'est vrai que ce n'est plus l'Eldorado, un monde où l'on vivait sans compter. La télévision, c'est à la fois la qualité des programmes pour le téléspectateur, qui fait l'audience, mais c'est aussi de l'autre côté une gestion extrêmement attentive."
Question: La commande du propriétaire de T18, Daniel Kretinsky, a-t-elle été de faire l'anti-C8, chaîne disparue fin février?
Réponse: "On ne va pas se définir par rapport à une chaîne qui n'existe plus. Certaines chaînes ont pu, à certains moments, donner l'impression d'avoir des partis pris, idéologiques ou politiques. Ce n'est pas la ligne de T18. Il y aura une véritable liberté d'expression sur la chaîne. Mais en revanche, pas de militantisme.
Daniel Kretinsky est très peu intervenu. Il a juste souhaité que la chaîne soit pluraliste sur les sujets d'information."
Question: Cette mise sur pied a-t-elle représenté un défi pour vous, ancien patron de France 2, Paris Première, RTL et dernièrement Public Sénat?
Réponse: "Le groupe CMI (propriété de Daniel Kretinsky, NDLR) a eu la certitude qu'il aurait une chaîne de télévision en décembre 2024. C'était il y a à peine six mois. Ce lancement est un exercice difficile mais très stimulant.
On avait une particularité chez CMI, c'est qu'on est un groupe média avec beaucoup de titres importants de presse écrite, mais qui n'avait ni radio ni télévision. C'est plus simple évidemment pour des groupes de télévision de lancer des chaînes: il y a déjà les stocks de programmes et tous les métiers.
Là, c'était vraiment partir d'une page blanche sur tous les sujets: du point de vue éditorial, pour la mise en place d'un outil de production et de diffusion, les équipes, les locaux, etc.
Nous aurons cependant peut-être des collaborations avec certaines entités du groupe, comme Louie Media (studio de podcasts, NDLR), et des rapports ponctuels avec certains titres, comme Marianne ou Elle. Mais la chaîne n'est pas le rassemblement des éditeurs existants de CMI. Ce n'est ni la chaîne de Franc-Tireur (hebdomadaire politique) ni la chaîne de Marianne".
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