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Des soldats malgaches rejoignent les milliers de manifestants à Antananarivo

| AFP | 376 | Aucun vote sur cette news
Des soldats malgaches en véhicules blindés sont entourés de manifestants saluant leur arrivée à l'hôtel de ville d'Antananarivo, le 11 octobre 2025
Des soldats malgaches en véhicules blindés sont entourés de manifestants saluant leur arrivée à l'hôtel de ville d'Antananarivo, le 11 octobre 2025 ( Luis TATO / AFP )

Des soldats malgaches ont rejoint samedi les milliers de manifestants dans les rues de la capitale Antananarivo, appelant les forces de sécurité à "refuser les ordres de tirer" sur la population et condamnant la répression policière récente.

La manifestation de samedi à Antananarivo a été l'une des plus importantes depuis le début de la contestation le 25 septembre, lancée par le mouvement Gen Z pour protester contre les coupures d'eau et d'électricité et qui s'est mutée en une remise en cause des responsables politiques au pouvoir, à commencer par le président Andry Raojelina.

Samedi soir, le nouveau Premier ministre Ruphin Zafisambo a assuré que le gouvernement, "qui se maintient fermement", était "prêt à collaborer et à écouter toutes les forces : les jeunes, les syndicats et l'armée".

"Madagascar ne pourra pas résister à d'autres crises si cette division entre les citoyens persiste", a poursuivi le général Zafisambo dans un bref discours filmé.

De son côté, la présidence a publié un communiqué assurant que le président Andry Rajoelina "reste dans le pays" et "continue de gérer les affaires nationales".

La police a fait usage samedi de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser plusieurs milliers de manifestants dans la capitale.

Une partie des policiers sont partis lorsque des soldats ont pénétré dans la ville dans des véhicules militaires, certains agitant des drapeaux malgaches, et ont rejoint la foule dans la rue, sous les salutations et les "merci", a constaté une équipe de l'AFP.

"Nous n'avons pas d'armes. Nous essayons de nous protéger avec des pierres des gaz lacrymogènes qu'ils nous lancent. Et maintenant, nous ressentons une grande fierté", a confié Lucie, 24 ans.

Le départ de la police a permis à la foule de rejoindre la Place du 13 mai, devant l'hôtel de ville d'Antananarivo.

Sur place, le colonel Michael Randrianirina, du CAPSAT (Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques), unité militaire ayant appelé à la désobéissance, a déclaré à l'AFP que la police avait tiré sur ses soldats, touchant un militaire et un journaliste. "Le journaliste a été touché à la fesse, tandis que le soldat est décédé", a-t-il ajouté.

"À tous ceux qui ont envoyé les gendarmes ici, à commencer par le chef de la gendarmerie, le Premier ministre, le président (...) Ils doivent quitter le pouvoir", a-t-il ajouté.

Des membres d'une unité de l'armée malgache marchent dans une rue près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025
Des membres d'une unité de l'armée malgache marchent dans une rue près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025 ( RIJASOLO / AFP )

Selon des médias locaux, les services de secours ont fait état de deux morts et de 26 blessés samedi.

Des journalistes de l'AFP ont entendu des coups de feu pendant la manifestation. Des tirs et des explosions étaient encore entendus dans le centre de la capitale à la nuit tombée.

Avant de quitter leur base militaire du district de Soanierana, en périphérie d'Antananarivo, les soldats du CAPSAT avaient appelé à la désobéissance.

"Unissons nos forces, militaires, gendarmes et policiers, et refusons d'être payés pour tirer sur nos amis, nos frères et nos sœurs", ont-ils déclaré dans une vidéo.

"Les jeunes peinent à trouver du travail alors que la corruption et le pillage de la richesse ne cessent de s'accroître sous différentes formes" et que "les forces de l'ordre persécutent, blessent, emprisonnent et tirent sur nos compatriotes", ont accusé ces soldats.

En 2009, cette base avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l'actuel président.

"N'obéissez plus aux ordres"

Des membres d'une unité de l'armée malgache parlent à la presse près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025
Des membres d'une unité de l'armée malgache parlent à la presse près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025 ( RIJASOLO / AFP )

"N'obéissez plus aux ordres venant de vos supérieurs. Braquez vos armes sur ceux qui vous ordonnent de tirer sur vos frères d'armes car ce ne sont pas eux qui vont s'occuper de notre famille si jamais on meurt", ont encore lancé les militaires.

Le nombre de soldats ayant répondu à cet appel n'était pas connu dans l'immédiat.

Le mouvement Gen Z a appelé M. Rajoelina à démissionner et présenté une liste de revendications écrites comprenant "le lancement d'un dialogue national démocratique" et "l'accès universel aux services essentiels", de l'eau à l'emploi.

"Nous réaffirmons fermement que nous ne cherchons pas à organiser un coup d'État ni à prendre le pouvoir par la force", a déclaré le mouvement dans un communiqué, tout en remerciant le CAPSAT pour son "geste puissant et historique".

Le nouveau ministre des Armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé les troupes au calme lors d'une conférence de presse.

"Nous appelons nos frères qui ne sont pas d'accord avec nous à privilégier le dialogue", a-t-il déclaré.

Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.

Des membres d'une unité de l'armée malgache se tiennent dans la rue près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025
Des membres d'une unité de l'armée malgache se tiennent dans la rue près de leur camp situé près d'Antananarivo, le 11 octobre 2025 ( RIJASOLO / AFP )

Le président Rajoelina a démenti des "chiffres erronés" mercredi, estimant les "pertes de vies" à 12, tous "des pilleurs, des casseurs" selon lui.

Après avoir adopté au début un ton conciliant, puis renvoyé son gouvernement en réponse aux manifestations, le président a nettement durci le ton, nommant un militaire comme Premier ministre le 6 octobre ainsi que seulement trois nouveaux ministres jusqu'ici, tous issus des forces de sécurité : ceux des Armées, de la Sécurité publique et de la Gendarmerie.

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