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Dernière ligne droite au procès Jubillar: l'accusé interrogé sur la nuit de la disparition

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Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025
Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025 ( Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives )

La cour d'assises du Tarn va tenter lundi d'éclaircir le mystère qui, malgré les indices et les témoignages incriminants, continue d'entourer la disparition de Delphine Jubillar en 2020, en interrogeant pour la première fois son mari Cédric, accusé de l'avoir tuée, sur la nuit des faits.

Aucun coup de théâtre n'est attendu au début de l'ultime semaine du procès. Le peintre-plaquiste de 38 ans est jusqu'ici resté globalement stoïque dans son box du palais de justice d'Albi pendant les 13 premières journées d'audiences.

"Il ne donne pas l'impression de mesurer l'abîme qui s'ouvre devant nous" au moment d'évoquer cette nuit du 15 au 16 décembre 2020, au cours de laquelle l'infirmière de 33 ans a disparu sans jamais être retrouvée, a estimé l'un des avocats des parties civiles, Laurent de Caunes.

Laurent de Caunes, avocat du frère de Delphine Jubillar, à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 10 octobre 2025
Laurent de Caunes, avocat du frère de Delphine Jubillar, à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 10 octobre 2025 ( Lionel BONAVENTURE / AFP )

Interrogé vendredi pendant quatre heures sur une première série de thématiques, dont les menaces de mort qu'il avait proférées à l'encontre de son épouse avant sa disparition, ou encore son état d'esprit concernant la relation extraconjugale qu'il avait découverte, Cédric Jubillar est resté fidèle à lui-même, enchaînant les réponses minimalistes - "oui", "non", "tout à fait", "je sais plus" - et haussements d'épaules.

Tout au plus a-t-il parfois semblé déstabilisé, agité de tics nerveux et semblant suer un moment à grosses gouttes, la présidente de la cour Hélène Ratinaud lui demandant même: "Ça va, M. Jubillar? Je vois que vous transpirez."

"C'est intéressant de voir qu'il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c'est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d'assises, a une grande gueule", a analysé vendredi soir l'avocat des cousins de la disparue, Mourad Battikh.

"Aucune inquiétude" de la défense

Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 6 octobre 2025
Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, à la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 6 octobre 2025 ( Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives )

Ni défense ni parties civiles ne s'attendent lundi à un rebondissement majeur. "Je n'ai aucune inquiétude sur les propos que tiendra Cédric Jubillar lundi", a confié l'un de ses avocats, Alexandre Martin, "parce que depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu'il a fait cette nuit-là".

Pour les parties civiles, "il ne va pas passer aux aveux maintenant", a estimé Laurent de Caunes, conseil des frères et sœur de Delphine. Dans ce dossier, "tout est cohérent, tout coïncide, on n'a pas tellement besoin de lui (...) Ce tout va être livré à la réflexion et à la conscience de la cour et des jurés et on verra ce qui en résultera."

"On n'obtiendra rien de Cédric Jubillar à cette audience", lui a fait écho Me Battikh. "La culture de l'aveu, ce n'est pas ce que l'on attend de ce procès", a poursuivi l'avocat.

"Vérité judiciaire"

"Nous, ce qu'on attend, c'est qu'il y ait une vérité judiciaire qui s'exprime au regard des éléments du dossier (...) qui sont quand même très accablants", a ajouté Me Battikh, en référence aux témoignages et aux indices recueillis comme les lunettes de Delphine, cassées, sa voiture changée de sens pendant la nuit, les cris de femme entendus dans la nuit...

La semaine écoulée a notamment été marquée par le témoignage de la mère de l'accusé, Nadine Jubillar, qui a raconté comment, quelques semaines avant la disparition de sa belle-fille, Cédric lui aurait dit: "J'en ai marre, elle m'énerve, je vais la tuer, l'enterrer et personne ne va la retrouver", ce que l'accusé a en partie reconnu.

"Je n'ai pas compris la portée de ses mots au départ", a-t-elle dit au cours d'une prise de parole contrastée, entre l'amour d'une mère et sa "culpabilité". "Si j'avais pris plus au sérieux cette phrase, on n'en serait pas là", a-t-elle encore confié.

Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025
Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025 ( Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives )

"C'est une expression que j'utilise fréquemment", s'est défendu Cédric Jubillar, en référence aux menaces également proférées à deux amis, avant de marteler, comme depuis le début du procès: "Je n'ai jamais fait de mal à Delphine."

Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu'au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.

Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.

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