Une nouvelle attaque massive sur l'Ukraine fait au moins 12 morts

L'Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, quelques heures avant un dernier échange de prisonniers qui s'est tenu entre la Russie et l'Ukraine.
Il s'agit de la deuxième nuit de bombardements importants contre l'Ukraine. Selon l'armée de l'air ukrainienne, le pays a subi une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.
Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. "Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits", a-t-elle précisé.
"Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement", a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, appelant à cibler "les faiblesses de l'économie russe".
Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et "tous ceux cherchant la paix" à faire preuve de "détermination" pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à "terminer la guerre".

Après ces frappes, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à exercer sur Moscou "la plus forte pression internationale".
Pour sa part, comme la veille, l'armée russe a déclaré avoir frappé pendant la nuit des entreprises du "complexe militaro-industriel" ukrainien.
Depuis mi-février, l'administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s'est rapprochée pour cela de Moscou, mais sans résultat probant pour l'heure.
"Nous ne pardonnerons jamais"
Dans la région de Kiev, les attaques russes ont fait quatre morts et 26 blessés, selon un bilan actualisé de l'administration régionale.

"On a vu que toute la rue était en feu", témoigne auprès de l'AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.
Oleksandre a aussi eu la vie sauve et dit ne pas croire aux tractations diplomatiques en cours. "On n'a pas besoin de négociations, mais d'armes, de beaucoup d'armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force", lâche cet homme de 64 ans qui n'a pas souhaité donner son nom.
Selon les secours ukrainiens, un homme est mort par ailleurs dans la région méridionale de Mykolaïv, fauché par une frappe de drone, et quatre autres personnes dans la région de Khmelnytskyi, dans l'ouest de l'Ukraine.
Un petit garçon de 8 ans et une fillette de 12 ans, ainsi qu'un adolescent de 17 ans, frères et soeurs, ont aussi perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest).
"Que le souvenir de Roman, Tamara et Stanislav soit avec nous pour toujours. Nous ne pardonnerons jamais", a déploré leur établissement scolaire dans un message sur Facebook.

Selon M. Zelensky, outre Kiev, ces "attaques délibérées sur des villes ordinaires" ont ciblé douze régions.
A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a mentionné plus d'une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n'a pas signalé de victimes.
Quatre aéroports moscovites ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l'agence de l'aviation Rossaviatsia.
L'armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.
Nouvel échange
Ces bombardements sont intervenus peu avant la tenue de la troisième et dernière étape d'un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000, seul résultat tangible des pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.
L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat est l'un des derniers domaines de coopération entre les deux pays, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
La diplomatie russe avait indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant "les conditions d'un accord durable" pour régler le conflit, qui sera transmis à Kiev une fois l'échange de prisonniers finalisé.
Mais sur le front, les affrontements se poursuivent et l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, continue de grignoter du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes.
Dimanche, elle a ainsi revendiqué la prise d'un village ukrainien, Romanivka, dans la région orientale de Donetsk, l'épicentre des combats.
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