L'armée russe annonce attaquer la région ukrainienne de Dnipropetrovsk

L'armée russe a annoncé dimanche attaquer la région ukrainienne de Dnipropetrovsk, bordant celles de Donetsk et de Zaporojjia déjà partiellement sous contrôle russe, une première en plus de trois ans de conflit, à un moment où les négociations de paix sont dans l'impasse.
Pour l'heure, côté ukrainien, seul le commandement des forces de défense du Sud a réagi, disant que "l'ennemi n'abandonnait pas ses intentions d'entrer dans la région de Dnipropetrovsk", dans le centre est, et que les soldats ukrainiens "tenaient leur secteur du front".
Mais ni le haut commandement militaire ni le président Volodymyr Zelensky n'ont pour l'instant fait de commentaires face à ce qui pourrait, si cela était confirmé, marquer un revers pour des forces ukrainiennes en difficulté sur le front faute d'hommes et d'armements.
"Les unités de la 90e division blindée (...) ont atteint la frontière ouest de la République populaire de Donetsk (la région de Donetsk annexée, ndlr) et continuent de mener l'offensive sur le territoire de la région de Dnipropetrovsk", a écrit l'armée russe sur Telegram.
Village pris

Plus tôt dans la journée, les autorités de cette région avaient fait part d'un mort dans un bombardement russe à Mejova, une localité située à 13 kilomètres de la région de Donetsk.
Dans cette ville, où le calme semble régner, le lieutenant-colonel Oleksandr dit à l'AFP que "des combat ont déjà lieu ici et là" et que les Russes sont "très proches" de la frontière régionale.
"Ils avancent lentement, très lentement mais ils avancent", estime ce soldat de 60 ans.
Moscou a par ailleurs annoncé dimanche la prise de Zaria, un village de la région de Donetsk.

Cette avancée des troupes russes pourrait également avoir une valeur stratégique sur le terrain, en pleines discussions diplomatiques poussées par Washington en vue d'un règlement du conflit, sans résultats à l'heure actuelle.
"Quiconque refuse de reconnaître les réalités de la guerre lors des négociations se verra confronté à de nouvelles réalités sur le terrain. Nos forces armées ont lancé une offensive dans la région de Dnipropetrovsk", a déclaré sur Telegram l'ancien président russe Dmitri Medvedev, l'actuel numéro deux du Conseil de sécurité.
De plus, certains observateurs considèrent que les Russes pourraient vouloir continuer leur progression dans cette zone pour mettre à mal le dispositif défensif ukrainien dans le Donbass, dont la conquête totale est l'objectif "numéro un" proclamé par le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine.
Avant l'offensive russe de février 2022, quelque trois millions de personnes vivaient dans la région de Dnipropetrovsk, dont environ un million dans la capitale régionale, Dnipro, qui est régulièrement la cible de frappes meurtrières de drones et de missiles.

C'est sur Dnipro qu'en novembre 2024, la Russie avait pour la première fois tiré son missile expérimental de portée intermédiaire Orechnik, affirmant avoir touché un site industriel militaire.
De nombreux Ukrainiens, fuyant les combats dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk, ont par ailleurs trouvé refuge dans cette région.
Selon l'analyste militaire ukrainien Oleksiï Kopytko, une avancée russe dans la région de Dnipropetrovsk présente toutefois "beaucoup plus de risques que d'avantages pour la Russie", en raison de son "impossibilité à concentrer des troupes" en nombre suffisant "pour une percée".
"Semaine prochaine"

L'annonce de cette opération intervient à un moment où Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de perturber un échange de prisonniers et de soldats tués.
L'armée russe a répété dimanche être "prête à restituer plus de 6.000 corps" de soldats ukrainiens, assurant avoir transféré 1.212 dépouilles et s'apprêtant à en livrer d'autres à la frontière russo-ukrainienne, dans la région de Briansk.
Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a affirmé dimanche que le processus aurait lieu "la semaine prochaine", accusant la Russie de "jeu informationnel déloyal".

Cet échange, s'il a lieu, sera l'unique résultat concret des pourparlers directs du début de semaine.
Ces négociations à Istanbul entre Kiev et Moscou sur une trêve, encouragée par Washington, n'ont pas permis de rapprocher les positions.
La délégation russe a remis à Kiev une liste de demandes comprenant notamment le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l'annexion, la renonciation de l'Ukraine à intégrer l'Otan et la limitation de la taille de son armée.
Des conditions qualifiées mercredi par le président Zelensky d'"ultimatums" inacceptables.
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